Une canalisation bouchée, cela peut arriver n’importe quand et n’importe où. Et cela est donc évidemment possible dans les copropriétés. L’usure quotidienne des canalisations va entrainer le dépôt de résidus et saletés qui, s’ils ne sont pas retirés régulièrement, vont boucher les tuyaux. L’opération incontournable à mettre en place se nomme le curage des canalisations. Mais cette opération ne se fait pas n’importe comment.
L’assainissement en copropriété
Nettoyer ses canalisations n’est en règle générale pas mentionné dans les obligations d’une copropriété. Toutefois, si on ne réalise pas l’opération régulièrement (en moyenne tous les 3-4 ans), on encourt des complications et un risque important de voir les canalisations se boucher.
Depuis une décision de 1995, la loi indique que c’est au syndic de prendre en charge cette opération. C’est à lui de faire intervenir le professionnel (après un vote en assemblée générale) et de le régler. Il se fera rembourser ultérieurement par les occupants de la copropriété (via les charges locatives récupérables, par exemple).
Cela ne concerne naturellement que les canalisations situées dans les parties communes. Rappelons que nettoyer les canalisations permet l’écoulement optimal des eaux et donc d’éviter tout engorgement (et bouchon).
Comment se déroule un curage en copropriété ?
Les canalisations reçoivent chaque jour une très grande quantité de résidus de toutes sortes. Graisses alimentaires et dépôts non biodégradables (comme les lingettes) s’accumulent. Une mauvaise conception des canalisations peut être à l’origine d’un besoin d’assainir les canalisations plus souvent. La présence de calcaire est aussi à l’origine du besoin de nettoyer l’intérieur des tuyaux.
L’opération qui va nettoyer les canalisations des parties communes en copropriété (comme ailleurs) se nomme curage. Différentes méthodes peuvent être mises en place. C’est le professionnel qui va décider de la méthode la plus adaptée en fonction de la configuration, de l’état, mais aussi de l’âge de la canalisation. Pour déterminer quel procédé utiliser, il va étudier les canalisations. Pour cela, il emploie des caméras étanches qui vont se déplacer dans les tuyaux.
La méthode la plus utilisée jusqu’à présent est l’hydrocurage mécanique (ou curage technique ou curage hydrodynamique). On fait passer un flexible doté d’une buse rotative dont le diamètre est adapté au type d’engorgement et au diamètre de la canalisation. La buse peut être radiale, semi-radiale, à chaines… Elle va se déplacer le long de la canalisation en projetant de l’eau à haute pression (ou ultra-haute pression). Cette projection va décrasser les surfaces. Un camion hydrocureur intervient pour réaliser l’opération. Pour un entretien régulier, 500 bars de pression sont suffisants. Dans le cas de canalisations plus encrassées, il faudra une pression de 1000 bars (l’ultra-haute pression). On utilise cette méthode pour nettoyer la totalité des colonnes de chute. Cette méthode peut être utilisée sur tous types de canalisations : carrées, rondes ou ovales, en PVC, métal ou encore fibrociment. Elle va permettre de retirer la rouille, les résidus de toutes sortes, les végétaux, moisissures et champignons et assurera une « mise à blanc » rapidement.
Cette méthode est à réserver aux canalisations récentes et en bon état. La force de l’eau qui retire les résidus va également fragiliser les parois. Si le jet est propulsé sur une surface fragile, il peut entrainer une fuite ou une rupture. C’est pourquoi avant tout curage, il est indispensable de vérifier l’état des canalisations.
Il est alors possible d’utiliser la basse pression pour nettoyer en toute sécurité les tuyaux. La pression est alors de 50 à 350 bars. Pour plus d’efficacité, on projette de l’eau combinée à une solution contenant des souches bactériennes naturelles. Cela se rapproche du curage biologique. C’est une méthode privilégiée pour une « mise à blanc ».
L’autre procédé, plus récent, est le curage biologique. Le principe est de déposer dans la canalisation un liquide à base de phosphore et d’azote, contenant des micro-organismes, bactéries et enzymes naturels, qui vont d’abord ramollir les saletés puis les digérer. C’est le même procédé que pour les fosses septiques. On utilise principalement cette méthode pour les canalisations fragilisées ou vieillissantes. L’avantage de cette technique est double. C’est une action curative qui permet de nettoyer efficacement les parois. C’est aussi une action préventive. Les bactéries contenues dans la solution vont former un microfilm sur la paroi. Ce film va empêcher le dépôt de résidus sur le long terme. C’est aussi une méthode utilisée si la canalisation présente une obstruction importante. Dans ce cas, en effet, l’hydrocurage pourrait provoquer un reflux vers la buse.
Quelle que soit la méthode de curage choisie, elle est prise en charge par le syndic de copropriété. C’est dans tous les cas une opération de maintenance.
Le coût d’un curage en copropriété
Un curage est une opération qui coûte cher. Le prix va être déterminé en fonction de plusieurs critères : le type de canalisation, l’état d’engorgement et la taille du bouchon (s’il y en a un) sans oublier bien sûr la technique utilisée.
Il faudra compter plus de 650 euros pour faire intervenir un camion d’hydrocurage (l’intervention comprend l’inspection par caméra). Un curage biologique démarre à 800 euros en moyenne. Un curage basse pression reste dans la même fourchette de prix.
Ajoutons une dernière information. Le curage doit être réalisé par une entreprise d’assainissement reconnue. Un plombier professionnel peut également s’en charger.